Prêts

I/ Interlocuteurs

En-dehors du contexte familial ou amical, deux principales sources de prêts sont possibles :

  • Les banques de détail ; ex : BNP Paribas, Société Générale, Caisse d’Epargne, CIC, Crédit Agricole, Crédit Mutuel, BPCE etc.
  • Les mutuelles liées aux professions de santé qui ont souvent des offres de prêt préférentielles pour les internes : La Médicale, MACSF, Groupe Pasteur Mutualité, etc.

Les banques en ligne sont des interlocuteurs possibles. Cependant, d’expérience, les conditions de prêts proposées étaient moins intéressantes.

II/ Types de prêts

Plusieurs types de prêts existent : les prêts étudiants (aux taux faibles et que nous conseillons fortement), qu’ils soient « simples » ou garantis par l’Etat, et le prêt consommation (moins avantageux).

Prêt étudiant garanti par l’Etat

Lancé en 2008, le prêt étudiant garanti par l’État est un dispositif de prêt sans conditions de ressources et sans nécessité de caution d’un parent ou d’un tiers.

Avantages :

  • Etant garanti par l’Etat via le fonds de garantie BpiFrance, il permet d’obtenir un crédit sans conditions de ressources et sans caution parentale ou d’un tiers. En cas de difficulté à rembourser ce prêt, l’État se porte garant pour le contractant à hauteur de 70 % du montant total du prêt, hors intérêts. Les 30 % restant sont pris en charge par les banques.
  • Le remboursement peut être différé jusqu’à 10 ans (durée maximale totale du prêt) après la date du premier versement.

Inconvénients :

  • Le prêt est accessible selon plusieurs conditions d’éligibilité :
    • être inscrit dans un cursus de l’enseignement supérieur ;
    • être âgé de 18 à 28 ans ;
    • être de nationalité française ou ressortissant de l’Union européenne ou de l’Espace Economique Européen ;
    • résider en France depuis au moins cinq ans.
  • Le crédit peut être contracté seulement dans cinq réseaux de banques partenaires du dispositif : Société Générale, Banques Populaires, Caisses d’Epargne, Crédit Mutuel, CIC.
  • L’emprunt maximal est de 15 000 €.
  • La sélection sur projet professionnel est forte : si ce prêt est accessible à tous les étudiants quels que soient leurs revenus (à la différence des prêts étudiants « simples ») les banques se gardent le droit de sélectionner les dossiers. Le principal critère qui sera examiné par la banque est la qualité du projet professionnel à financer.
  • Le nombre de prêts étudiants garantis par l’Etat est limité par une enveloppe budgétaire annuelle. Par conséquent, si cette enveloppe est épuisée, même si l’étudiant candidat à l’emprunt remplissait toutes les conditions requises et obtenait l’accord de la banque, le prêt étudiant garanti par l’Etat ne pourra être accordé.

Prêt étudiant « simple »

Il s’agit d’un prêt étudiant ne bénéficiant pas de la garantie de l’Etat.

Ces prêts étudiants ne rentrent pas dans un dispositif national. Leurs conditions et leurs modalités dépendent donc de chaque banque, même s’ils ont de nombreux points communs. Ils sont classiquement accordés aux étudiants de grandes écoles ou de filières aux débouches jugés « sans risque » : les internes de médecine en font partie.

Avantages :

En contrepartie d’une sélection des dossiers plus restreinte (filière sans risque pour la banque, projet professionnel), le prêt étudiant « simple » présente plusieurs avantages par rapport au prêt étudiant garanti par l’Etat, tout en bénéficiant de taux d’emprunt aussi intéressants :

  • Pas de condition légale d’âge (en dehors de la majorité), de nationalité ni de résidence : les conditions dépendent de chaque banque.
  • Les sommes empruntées peuvent être bien supérieures à 15 000 €.
  • La durée maximale du prêt peut être supérieure à 10 ans selon les banques (exemples de durée maximale en 2014 : 12 ans à BNP Paribas, 9 ans à la Société Générale).

Inconvénients :

Par rapport au prêt étudiant garanti par l’Etat, le prêt étudiant présente deux inconvénients mais qui sont largement atténués pour les internes de médecine :

  • La sélection pour obtenir un crédit est double : sur le projet professionnel et sur la filière d’études de l’étudiant. Cependant, comme rappelé ci-dessus, cet inconvénient ne joue pas pour les internes de médecine, le troisième cycle des études médicales étant considéré par les banques comme une filière sure.
  • Sans garantie de l’Etat, et l’interne étant par définition sans revenu fixe durant sa disponibilité (hormis économies, boulots annexes ou aide familiale), il est plus aisé d’obtenir un prêt étudiant en ayant une caution. Cependant cela n’est pas une obligation, des internes ayant déjà obtenu des prêts conséquents sans caution.

Prêt consommation

Si un prêt étudiant est refusé, il est possible de contracter en dernier recours un prêt consommation. Cependant ce dernier présente plusieurs inconvénients par rapport au prêt étudiant, avec des conditions de prêt beaucoup moins favorables :

  • les taux du prêt consommation sont plus élevés ;
  • le prix de l’assurance est également plus élevé ;
  • le remboursement différé n’est en général pas accepté.

Au vu des avantages du prêt étudiant (simple ou garanti par l’Etat) et de l’expérience recueillie, nous développons ici les conditions des prêts étudiants.

III/ Modalités de remboursement

Trois types de prêts étudiants sont possibles selon les modalités de remboursement : un prêt à remboursement classique, un prêt à remboursement différé partiel et un prêt à remboursement différé total.

Prêt à remboursement classique

Une fois le prêt contracté, les mensualités de remboursement du capital emprunté débutent tout de suite.

Prêt à remboursement différé partiel

Il permet un report partiel des mensualités avec une séparation du remboursement en deux périodes :

  • Durant la période de différé partiel, l’emprunteur ne paie que les intérêts et la cotisation d’assurance. Le capital emprunté n’est pas encore remboursé.
  • Durant la période de remboursement, le contractant rembourse des mensualités classiques : capital emprunté + intérêts + cotisation d’assurance.

Prêt à remboursement différé total

Il permet un report intégral des mensualités, là aussi avec deux périodes.

Durant la période de différé total, l’emprunteur ne paie que la cotisation d’assurance, soit quelques euros par mois. Ses paiements ne concernent ni le capital emprunté, ni les intérêts.

Durant la période de remboursement, le contractant rembourse des mensualités classiques.

IV/ Points communs pratiques des prêts étudiants

Remboursement anticipé

Dans tous les cas, le remboursement anticipé du prêt étudiant est possible de manière totale ou partielle.

Attention : lors de la souscription du prêt, il est important de veiller à ce qu’il soit bien spécifié dans le contrat qu’un éventuel remboursement anticipé se ferait sans pénalités.

Délai de rétractation

Le délai légal de rétractation est de 14 jours calendaires révolus à compter du jour de l’acceptation de l’offre de contrat de crédit.

Attention : « jours calendaires » signifient que samedi et dimanche comptent, contrairement aux « jours ouvrés ».

Mise à disposition des fonds

La somme est versée par virement sur le compte de dépôt de l’interne. Sur votre demande, vous pouvez percevoir au plus tôt les fonds à partir du 8ème jour à compter de l’acceptation de votre offre de contrat de crédit (sous réserve de l’accord de la banque, en l’absence d’exercice de votre droit de rétractation et sous réserve d’avoir accompli le cas échéant les formalités relatives à la constitution des garanties).

Vous pouvez choisir entre deux types de mises à disposition :

  • une mise à disposition unique : la banque verse les fonds en une seule fois ;
  • une mise à disposition échelonnée: la banque verse les fonds en plusieurs fois.

V/ Conclusion

Au final, si certes chaque situation est différente, pour les internes de médecine en santé publique cherchant à financer un ou plusieurs semestres de disponibilité il est souvent plus avantageux d’opter pour un prêt étudiant simple :

  • Par rapport à un prêt consommation, ses conditions sont plus avantageuses.
  • Par rapport à un prêt étudiant garanti par l’Etat, ses critères d’éligibilité sont moins stricts, ses modalités de remboursement sont souvent plus souples (durée, taux, report des mensualités) et la somme maximale empruntable peut être plus élevée.
  • Les internes y ont encore droit pour financer leurs études de master, même s’ils sont en troisième cycle (niveau supérieur au master).
  • L’internat de médecine est considéré comme une « filière sans risque », l’interne de médecine peut donc bénéficier de conditions de prêt avantageuses, sur le modèle des prêts accordés aux élèves de grandes écoles.
  • La caution est certes conseillée mais n’est pas obligatoire, des internes ont déjà fait sans.

Autres moyens de financements

En dehors de l’année recherche, des bourses et des prêts, il existe encore des possibilités de financement qui sont moins identifiés.

Notre spécialité comporte de nombreux domaines au sein desquels œuvrent une multitude d’acteurs publics ou privés. N’hésitez donc pas à chercher des fondations ou entreprises dont le secteur d’activité rejoint celui de votre projet de M2 : sur internet, en mobilisant votre réseau professionnel, ou en interrogeant vos co-internes lors d’événements. Si celles-ci ne proposent pas explicitement de bourses ou autres financements de projets cela ne veut pas pour autant dire qu’elles ne peuvent pas le faire. Dans ce cas, c’est à vous de prendre les devants et de solliciter un partenariat en présentant votre projet. Vous devez cependant veiller aux contreparties d’un tel partenariat et également aux liens d’intérêts qui pourraient découler de celui-ci.

Un dernier moyen de financement possible est le consulting privé dans divers secteurs de santé publique (e-santé, PMSI, communication, etc.). Il faut en général vous créer un statut d’autoentrepreneur en amont afin d’avoir un numéro SIRET et pouvoir déclarer vos revenus à l’administration fiscale (régime fiscal de la microentreprise en général). Toutes ces démarches sont relativement simples et peuvent être effectuées en ligne (www.lautoentrepreneur.fr). Vous pouvez directement proposer vos services à des entreprises que vous aurez identifiées dans votre secteur d’activité, répondre à des offres d’emploi d’activité free-lance ou encore via votre réseau professionnel. En général c’est au consultant de fixer ses honoraires (bien se renseigner en amont sur les tarifs appliqués dans votre secteur d’activité) et de les proposer au client.