La Santé Publique c’est quoi ?

La santé publique est une discipline transversale, à l’interface entre la médecine, la recherche clinique, l’épidémiologie, l’économie, la politique, la santé internationale, l’informatique médicale, l’environnement, les sciences humaines et sociales, le droit, l’éthique, etc…

Comme son nom l’indique, la santé publique s’intéresse à la santé non du point de vue individuel mais du point de vue de la population.

Plus de détail sur cette spécialité


J’ai du mal à voir les débouchés en Santé Publique ?

Il est normal, lorsqu’on est extérieur à cette spécialité, d’y voir flou. En étant médecin de santé publique on peut faire énormément de choses. Les champs d’activité sont très variés (recherche, prévention, administration de la santé, politiques de santé, PMSI et j’en passe) ainsi que les modes d’exercices (salariés de l’hopital public, de l’administration, d’agences d’état, salariés dans le privés, dans des ONG, chercheurs, etc…).
Il est donc parfois difficile d’y voir clair dans tout cela.

S’il est compliqué d’avoir une vision complète de tous les médecins de santé publique qui exercent en France, on peut s’appuyer sur des données issues de deux enquêtes pour s’en faire une idée :

  • Ainsi, une étude parue en 2007 et disponible sur le site du cairn offre une approche chiffrée des champs d’activités des professionnels du secteur. Elle nous offre également une vision du statut des médecins de santé publique.
  • Une étude plus récente parue en 2019 dresse un nouveau portrait des anciens internes de santé publique. On apprend ainsi que l’épidémiologie, la recherche clinique et les biostatistiques sont pratiqués par plus d’un tiers des répondants. Viennent ensuite l’information médicale exercée par environ un cinquième des intéressés puis les politiques de santé et l’organisation des soins qui concernent un sixième des réponses.

Il est à noter que même si ces quelques domaines d’activités sont majoritaires, on retrouve des médecins de santé publique exerçant plus où moins partout, que ce soit dans la médecine légale, le handicap, la nutrition, la précarité, les populations déplacées, la gestion documentaires, etc…

La partie offres d’emploi de ce site permet également de se faire une idée des propositions de travail auxquelles nous sommes susceptibles de correspondre, ainsi que des domaines les plus recherchés sur le marché du travail.


Y a-t-il du boulot en santé publique ?

Oui, absolument.

Du fait de nombre de postes non pourvus chaque année malgré la demande et de la reconnaissance graduelle de l’utilité des médecins de santé publique dans de nombreux domaines de la santé, on assiste à une pénurie des médecins de santé publique en France.


Serait-il possible d’avoir des témoignages ou des avis sur la spécialité ?

Le bulletin, une publication trimestrielle du CLiSP contient des entretiens dans lesquels des internes de santé publique ou d’anciens internes de la spé parlent de leur formation, leur cursus et le métier qu’ils exercent.

Pour consulter ces bulletins
Plus spécifiquement, vous pouvez consulter les articles du bulletins faisant référence à certains médecins de santé publique.


Quid des salaires ?

Ils dépendent de l’orientation prise et du travail choisi. Il y a donc une grande variabilité, et le salaire ne sera pas le même que vous travailliez dans une ONG ou pour une industrie pharmaceutique.
Ce que l’on peut dire néanmoins c’est que si vous êtes dans l’hôpital publique (PH ou carrière hospitalo-universitaire), alors vos salaires suivent une grille publique commune avec toutes les autres spécialités. Dans le public dans l’administration, ces grilles de salaires sont aussi fixe et publique.
Dans le privé cela va dépendre  de votre expérience et de vos talents de négociateurs lors de votre entretien d’embauche!


Quelles sont les différences avec les autres spécialités ?

Premièrement, la santé publique s’intéresse à la santé d’un point de vue populationnel. Cela va se traduire par :

  • Un contact plus restreint avec les patients (même s’il est possible de garder une activité clinique pendant l’internat et tout au long de sa carrière) ;
  • Des méthodes d’analyses et de prises de décisions différentes de celles utilisées en clinique ;
  • Une moindre reconnaissance immédiate (les patients ne vous disent pas merci à la fin de la consultation…)

L’organisation du travail est elle aussi différente des médecins des autres spécialités. En effet, les journées ne sont pas contraintes par les rendez-vous successifs avec les patients. Cela se traduit par :

  • Des projets s’inscrivant dans la durée ;
  • Des travaux où on a le temps d’avoir une réflexion plus approfondie ;
  • Une routine potentiellement moins importante.

Quelles compétences un·e futur·e interne de Santé Publique doit-il·elle avoir ?

Tout va dépendre de l’orientation choisie au sein de la spécialité. La santé publique c’est très large, les connaissances et compétences varient selon le champ d’action vers lequel on finit par s’orienter :

  • Si tu veux t’orienter vers la recherche clinique et épidémiologique, alors il faudra maîtriser les stats, la méthodo, la réglementation, etc…
  • Si ce qui te branche c’est la prévention/promotion de la santé, les talents à acquérir seront plus de l’ordre de la sociologie, la communication, la gestion de projets, etc…
  • Si c’est l’administration/politiques de santé qui te plaisent, alors communication, diplomatie, connaissances législatives et économiques seront tes alliés.
  • Si la médico-économie t’attire, alors il faudra connaitre les stats, l’économie, la législation, etc…
  • Si le PMSI/DIM alors il faudra connaitre les règles de codages, l’économie de la santé, etc…

En fait, il n’y a pas de profil type de compétences à acquérir pendant l’internat. Tout va dépendre de vers quoi tu vas tendre, en fonction des stages vers lesquels tu es naturellement attiré.

Cependant, des compétences universelles à tout médecin de santé publique sont surement l’esprit d’analyse et de synthèse. Un médecin de santé publique aime résoudre des problèmes.
De plus, un médecin de santé publique devra durant sa pratique être un facilitateur, une personne-relais, c’est-à-dire une personne à l’interface de plusieurs champs d’activité. Il devra donc faire communiquer ces champs.


Est-il possible de garder une activité clinique en SP ?

Oui c’est tout à fait possible. Durant l’internat il existe de nombreuses possibilités de stages incluant une partie clinique :

  • Centre Gratuit d’Information de Dépistage et Diagnostic des IST : CeGIDD et centres de dépistages
  • Protection Maternelle et Infantile : PMI
  • Permanence d’Accès aux Soins de Santé : PASS
  • Service Universitaire de Médecine Préventive et de Promotion de la Santé : SUMPPS
  • Centre d’Examens de Santé de la sécurité sociale et Institut Interrégional pour la Santé : CESAM et UC-IRSA
  • Médecine scolaire
  • Médecine en prison
  • Centre d’Investigation Clinique : CIC
  • Praticien conseil à l’Assurance maladie

Il y a également durant l’internat la possibilité de faire des stages de cliniques dans certaines villes, des stages en hors filières, des Formations Spécialisées Transversales (FST), des Diplômes Universitaires (DU).
Ainsi que la possibilité de faire des gardes !

Après l’internat, possibilité d’exercer comme médecin de CeGIDD, médecin directeur de PMI, médecin scolaire, médecin universitaire, praticien conseil de l’assurance maladie, etc…
De plus, la possibilité existe de faire des vacations de missions de service public.


Quelle est la meilleure ville pour l’internat de SP ?

Difficile de répondre sans être chauvin et partial!

Cela va dépendre de tes préférences, des critères que tu juges le plus important : qualité des cours de DES? Nécessité de faire des gardes? Masters de qualité? Météo?
Certaines villes ont une orientations plus marquée pour un certain champ de la santé publique. D’autres sont assez équilibrées et permettent de faire des stages dans tous les secteurs de la santé publique.
Certaines villes requièrent à l’interne de faire des gardes, certaines villes ont des cours, d’autres non. Certaines villes possèdent des masters, d’autres non.
Pour avoir tout le détail des caractéristiques des subdivision et t’aider à faire ton choix, tu peux te référer à la page ville.


Faire un master est-il obligatoire en santé publique ?

Le master n’est normalement jamais obligatoire. Depuis la réforme, la plateforme SIDES-NG offre des cours sous forme de vidéos sur tout le programme du DES de Santé Publique. La qualité et la régularité de parution peut cependant être variable.
Dans certaines subdivision, le coordinateur peut insister lourdement pour que tous les internes fassent au moins un master 1, qui offre en général des bases utiles à tout interne de santé publique.

Après, il peut être interessant d’avoir un master. Cela va te permettre de te démarquer des autres professionnels du secteur lorsque tu seras sur le marché de l’emploi.


Pourquoi la santé publique est-elle si peu dotée aux ECN ? Pourquoi ce sont les dernières classés qui prennent Santé Publique ?

Globalement, il faut bien le dire, la santé publique souffre d’une vision peu glorieuse dans l’imaginaire collectif des médecins et des étudiants. On peut également constater que les internes en santé publique sont en moyenne moins biens classés aux ECN.

Cela peut s’expliquer de plusieurs façons. Le peu de stages proposés en santé publique ne permettent pas à l’externe de se familiariser avec le quotidien des médecins de santé publique. Dans une spécialité où les projet sont souvent à long terme, il est difficile de concilier la temporalité des stages d’externat (changements tous les 2 ou 3 mois) avec l’exercice des médecin de santé publique. Ainsi, l’externe peu informé, n’a de lien avec la santé publique que lors des cours de réglementation/législation durant l’externat, qui ne sont pas toujours les plus sexy, il faut bien l’avouer.

Le fait que les postes ne sont pas toujours pourvus ne motivent pas les étudiants qui veulent faire cette spécialité à s’arracher lors des concours. Ce n’est pas une filière aussi sélective que certaines spés d’organes. La concurrence est moins féroce, et les étudiants préfèrent donc travailler intelligemment sans vouloir finir mieux classés que les autres.

En outre, les répartitions des postes d’internes décidées par l’ONDPS n’est pas toujours affriolant. Dans certaines villes, comme Brest, où il n’y a qu’un poste ouvert cette année pour zero interne déjà en poste, cela ne fait pas forcément rêver d’aller tenter l’aventure un peu isolée du monde.

Notons cependant que cette année, un interne très bien classé aux ECN (sous la barre des 100) a choisi Santé Publique et brise un peu les idées reçues sur cette spé.
Il explique les raisons de son choix dans un entretien donné sur egora.fr.


Faut-il des prérequis en LCA ou en biostatistiques avant de commencer son internat?

La formation de l’interne se fait tout au long de l’internat. Il n’est pas nécessaire de se former avant la prise de fonction.
Les cours de DES, les cours sur SIDES, les masters, et l’apprentissage sur le tas en stage seront suffisant pour maîtriser les différentes compétences demandées aux internes de santé publique.

Pas besoin donc de passer son été à réviser les biais épidémiologiques ou lois de student!