Les séminaires « Mardis de l’Irdes » présentent des travaux de recherche finalisés ou en cours.Ils répondent à deux objectifs :
  • présenter et discuter les travaux effectués par les chercheurs de l’Irdes *,
  • valoriser et échanger sur les travaux réalisés par des équipes de recherche extérieures à l’Irdes.

Ils se déroulent deux fois par mois, le mardi à 11h00 à l’Irdes et sont ouverts aux personnes extérieures (chercheurs, administrations, professionnels de santé, etc.). La durée d’un séminaire est au maximum d’une heure et demi, soit jusqu’à 45 minutes d’exposé et 45 minutes de discussion.

Les prochains séminaires à venir se dérouleront en visioconférence :
  • Mardi 25 janvier 2022 à 11h: Complementary Health Insurance: Does the Price Impact the Choice?

Carré B. (Caisse nationale de l’Assurance maladie et Université Paris-Dauphine, PSL Research University, Leda-Legos) ; Discussion: Pierre A. (Irdes)

This paper focuses on the price sensitivity of the demand for complementary health insurance quality in France in the context of a voucher program for low income populations. Beneficiaries have to choose between three insurance options, differing on the level of coverage for dental prosthesis, optical and hearing material. Using administrative data and sharp variations in the subsidy schedule, I estimate the subsidy and premium elasticity of the program beneficiaries. The results show a negative and statistically significant premium elasticity of the demand for complementary health insurance. The size of the subsidy variations induces arc elasticities to lie in the lower range compared to the literature. These results provide new evidence on the price sensitivity of the demand for health insurance when insurance is complementary and covers specific types of care. Moreover, these results can be used to inform policy makers about unintended consequences of legislative changes affecting the individual complementary health insurance market.

  • Mardi 8 février 2022 à 11h: L’hôpital sous pression: la concurrence en qualité est-elle efficace?

Besancenot D. ¹, Lescher-Cluzel M. ², Sirven N. ² (auteur correspondant : nicolas.sirven@ehesp.fr); Présentation par Sirven N. ², ³ ; Discussion de Or Z. ³, 4

¹ Liraes (URP 4470), Université de Paris (France) ² Arènes (UMR CNRS 6051), École des hautes études en santé publique, Rennes/Paris (France) ³ Institut de recherche et documentation en économie de la santé (Irdes), Paris (France) (4) Laboratoire d’économie de Dauphine (Leda, PSL), Paris (France)

Les autorités ont récemment organisé la mise en concurrence des établissements de santé en France au travers de la production et de la diffusion publique d’indicateurs de qualité des soins, et la mise en place d’une incitation financière à la qualité. La littérature économique a déjà montré que les établissements étaient dans ce cas incités à détourner des ressources afin d’accroître la qualité observée, au détriment de la qualité inobservée. Mais cet effet de substitution est depuis contesté tant sur le plan théorique qu’empirique. La concurrence des hôpitaux en qualité est-elle efficace en France aujourd’hui ? L’objectif de ce travail est de proposer un modèle théorique formel et un test empirique de la relation causale entre qualité observée et inobservée en France. Les résultats du modèle théorique montrent que les établissements les moins bien dotés démarrent la course à la qualité observée par un mécanisme de substitution de ressources. Au final, les établissements les mieux dotés remportent la course par le même mécanisme, mais ce mode de concurrence s’avère inefficace socialement. L’hypothèse principale d’un effet de substitution est testée empiriquement à partir des données du Programme de médicalisation des systèmes d’information en Médecine, chirurgie obstétrique (PMSI-MCO) et de la Statistique annuelle des établissements de santé (SAE) en 2019 pour la prothèse totale de hanche et de genou. Ces deux procédures peuvent conduire à des événements indésirables (trombo-emboliques) pour le patient, qu’il est possible de recenser dans le cadre d’un parcours de soins. Cette mesure de qualité inobservée (dans le sens où les patients ne s’en servent pas pour déterminer le choix de l’établissement) est régressée sur un ensemble de mesures de qualité observées (satisfaction des patients, taux de réadmission et de mortalité, certification, etc.), elles-mêmes instrumentées par la distance au domicile du patient. Les variables de contrôle incluent outre les caractéristiques usuelles des établissements, des mesures de production et d’inefficience technique, des indicateurs de pouvoir de marché, et des éléments du case-mix. L’estimation d’un modèle à choix discrets (avec effets fixes patients et variable instrumentale) ne permet pas de rejeter l’hypothèse principale d’un effet de substitution. Les conséquences en matière de politique publique sont discutées.

 


* Présentation de l’Institut de recherche et documentation en économie de la santé (Irdes)Plus d’informations sur les « Mardis de l’Irdes » et inscription sur le site de l’Irdes.