Bordeaux, le 27 avril 2018
En décembre 2017, à l’issue d’un processus de concertation de plusieurs mois, la France s’est dotée d’une Stratégie Nationale de Santé 2018-2022 dont son axe prioritaire affirme le déploiement d’une politique de promotion de la santé en incluant la prévention dans tous les milieux et tout au long de la vie. Le 26 mars dernier, le Plan National de Santé Publique, déclinaison opérationnelle de ce premier axe, était présenté lors d’un Comité interministériel pour la santé, dans les locaux de Santé publique France.
Réunis en séminaire annuel national de formation à Bordeaux du 24 au 27 avril, les internes de santé publique ont profité de ces trois jours pour interroger les enjeux de prévention actuels et à venir. Comment construire des politiques publiques concertées et coordonnées favorables à la santé ? Comment injecter davantage de prévention dans le système de soins et développer les pratiques cliniques préventives ? Quel modèle de financement et d’évaluation pour les actions de prévention ?
Parce qu’ils sont résolument tournés vers une approche collective, les médecins de santé publique travaillent à la préservation de l’état de santé qu’ils conçoivent comme un capital susceptible d’être entamé par les tumultes de l’existence. Conscients de leur responsabilité populationnelle, la lutte contre les inégalités sociales et territoriales de santé est au coeur de leur pratique professionnelle et ils oeuvrent à faire émerger des environnements de vie favorables à la santé.
Fort d’une formation de quatre années d’internat au cours desquelles ils alternent notamment entre des stages en milieu hospitalier, en équipe de recherche et en structures d’administration de la santé, les internes de santé publique acquièrent une connaissance approfondie du système de santé. A l’intersection des paradigmes, ils traduiront leur action dans l’intersectorialité en coopération avec de nombreux professionnels.
Le médecin de santé publique doit pouvoir trouver une place de choix dans l’effort de coordination des actions de prévention et de promotion de la santé. Il participe à la définition du diagnostic territorial de santé, à l’élaboration d’interventions fondées sur des données probantes et au transfert des connaissances, à orienter les actions pour répondre aux exigences du territoire, à formaliser les relations entre les dispositifs, les acteurs et les populations, à organiser des formations, à construire les outils de gestion et d’évaluation nécessaires, à élaborer une communication appropriée.
La réorientation du système de santé vers davantage de prévention doit évidemment se faire avec tous les acteurs, toutes les parties prenantes et surtout la population. Les médecins de santé publique, experts médicaux, doivent aussi prendre leur part dans le processus. La formation et la recherche en santé publique sont deux préalables indispensables à ce changement.
Pour répondre aux besoins d’aujourd’hui et de demain en médecins de santé publique, le Collège de liaison des internes de santé publique demande donc que le nombre de postes d’internes ouverts aux ECNi 2018 soit porté à 100.
le Clisp