La crise sanitaire et les mesures de confinement qui l’ont accompagnée ont exacerbé les inégalités sociales de santé préexistantes et ainsi révélé au grand jour ce que les acteur·trices de la prévention et de la promotion de la santé disent depuis des années sans être suffisamment entendus : les inégalités sociales de santé s’ancrent dans les conditions de vie ; elles s’accentuent quand les problèmes de logement, d’emploi, d’éducation… s’aggravent.
Face à la crise du Covid-19, la difficulté à réagir dans l’urgence a été criante et a montré la faible capacité d’anticipation des pouvoirs publics, tant du point de vue sanitaire que social et économique. Elle a également montré les insuffisances et difficultés en matière de coordinations et de partenariats institutionnels : préfectures, ARS, CPAM, collectivités, … ont peiné à penser collectivement et coordonner leurs interventions.
Et pourtant, ces risques étaient pressentis. Politiques et décideurs étaient alertés de longue date : médecins et professionnel·les hospitalier·ères tirent le signal d’alarme depuis longtemps déjà, notamment pour dénoncer la logique libérale qui imprime l’évolution des politiques publiques de santé.
Mais ce sont aussi les associations, syndicats, collectifs d’habitant·es, Gilets jaunes … qui interpellent les pouvoirs publics et dénoncent la dégradation des conditions de vie et de travail des milieux populaires, urbains et ruraux. L’insuffisante (voire l’absence) de participation réelle de la population au débat et à la décision publics est aussi dénoncée depuis des années.
Mais alors que cette crise interpelle tout particulièrement le secteur de la prévention et met au défi notre système de santé dans sa globalité, les réponses du récent Ségur de la santé se sont exclusivement portées sur le système hospitalier, réduisant là encore la santé au soin et à l’hôpital. Elles ne prennent toujours pas en compte l’ensemble des déterminants de la santé quand bien même l’amélioration du niveau de santé de la population passe inexorablement par l’amélioration des conditions de vie et de travail, l’accès aux biens et services essentiels (aide sociale, soins, etc.), le développement du pouvoir d’agir des personnes et des groupes, et le renforcement de la coordination locale et de la solidarité.
C’est pourquoi Fabrique Territoires Santé souhaite poursuivre la réflexion et réunir toutes celles et tous ceux qui contribuent ou s’interrogent sur le bien-être des populations. Nous nous concentrerons pour cette journée d’étude sur les enjeux de coordination et de gouvernance territoriale, dont la crise a révélé les manquements structurels persistants.
En raison du contexte sanitaire, la journée d’études est scindée en trois webinaires qui se tiendront en ligne entre décembre 2020 et février 2021.
Comment collaborer sur un territoire, entre services municipaux, services de l’État, travailleur·ses sociaux, associations, habitant·es, etc. ? Comment partager le pouvoir stratégique de décision et se coordonner ? Que nous apprend l’expérience des dynamiques territoriales de santé sur la coordination à locale ?
WEBINAIRE 1 : 16 décembre 2020 (14h – 16h)
Face à la crise sanitaire, la Santé publique se fait-elle « en équipe » sur les territoires ?
14H OUVERTURE
Arnaud WIEHN, vice-président de Fabrique Territoires Santé /IREPS Nouvelle Aquitaine
ANALYSES DES COOPÉRATIONS LOCALES
Laurent CHAMBAUD, directeur de l’École des hautes études en santé publique (EHESP)
Discutant·es : Pascale ECHARD-BEZAULT (directrice service santé Évry Courcouronnes) et Laurent EL GHOZI, président d’honneur de l’association Élus, Santé publique & Territoires (ESPT)
15h DÉBAT
15h45 SYNTHÈSE ET CONCLUSION
Didier FEBVREL, président de Fabrique Territoires Santé
WEBINAIRE 2 : janvier 2021
Évolution et impact de la territorialisation des politiques publiques sur les politiques de santé
WEBINAIRE 3 : février 2021
Quelle organisation locale pour porter des politiques territoriales de santé ?