Comment organiser le parcours de soins des populations vulnérables entre la ville et l’hôpital ? Étude à partir d’une consultation hospitalière de médecine sociale

Introduction : Les populations vulnérables ont des difficultés d’accès aux soins de ville. Des structures médico-sociales les aident au risque de les écarter du droit commun et de créer une filière spécifique à la précarité.

Objectifs : Déterminer les caractéristiques des patients d’une consultation de médecine sociale ayant une couverture sociale et les critères, à priori, de non réorientation vers les soins de ville.

Méthode : Une étude descriptive des patients de l’unité de médecine sociale de l’hôpital Corentin Celton, Issy-les-Moulineaux, France, sera réalisée à l’aide d’un questionnaire qui déterminera également les critères de non réorientation vers la ville. La population jugée  réorientable sera randomisée en 2 groupes. L’un poursuivra le suivi dans l’unité, l’autre sera renvoyé vers un médecin généraliste de ville. Un suivi à 2 mois évaluera la survenue d’événements indésirables dans les deux groupes.

Résultats : 73 patients ont été inclus. 74% avait une couverture complémentaire. Plus de 80% des personnes connaissent l’état de leurs droits sociaux et l’existence des médecins de ville. Les critères de non réorientation étaient : la pathologie psychiatrique (20%), la fragilité des droits sociaux (15%), la non autonomie dans le parcours de santé (46%) et les difficultés financières (20%). 24 patients ont été jugés ré-orientables (33%), 13 ont été réorientés en soins de ville et 11 ont poursuivi leur suivi dans l’unité. Le suivi à 2 mois est en cours.

Conclusion : Le non accès aux soins de ville des populations vulnérables ne se limite pas à l’absence de droits sociaux ou aux difficultés financières.

Prescillia Piron, ISP à Paris