Actualités en santé publique :
Semaine Mondiale du Bon Usage des Antibiotiques
Menace croissante pour la santé mondiale, la résistance aux antibiotiques ou antibio-résistance dénombre annuellement près de 700 000 victimes.
À l’occasion de la semaine mondiale pour le bon usage des antibiotiques, l’OMS/Europe s’est associée au FAO et à l’OIE afin d’inciter les pouvoir publics à adopter l’approche One Health.
Partant du principe que la majorité des maladies humaines sont d’origine animale, cette approche multisectorielle vise à la conception et la mise en œuvre d’un cadre politique, législatif et de recherche afin de mettre en collaboration plusieurs secteurs en vue d’améliorer les résultats en matière de Santé Publique.
Les enjeux actuels sont de plusieurs natures :
- Les antimicrobiens sont largement utilisés dans la production animale, pour favoriser la croissance ou pour prévenir les infections. Cette surconsommation d’antimicrobiens peut entraîner une pharmaco-résistance accrue.
- Les mêmes classes d’antimicrobiens sont souvent utilisées chez l’homme ainsi que chez les animaux destinés à l’alimentation.
- La chaîne alimentaire constitue une voie importante de transmission des maladies, et nécessite une surveillance et une coordination étroites afin de prévenir leur propagation.
Face au défi que représente l’antibio-résistance, il est plus que jamais nécessaire de coordonner les interventions de manière multidisciplinaire.
Sources:OMS Europe, Santé publique France (en partenariat avec l’ANSM) et l’ANSES
Rapport de la Cour des comptes sur le virage ambulatoire du système de santé
Pour un nombre croissant d’interventions, les progrès techniques et organisationnels rendent possible une prise en charge de jour à l’hôpital, en améliorant la qualité des soins et le confort des patients et en mobilisant moins de ressources qu’une hospitalisation conventionnelle. Ce mode de prise en charge, dite ambulatoire, permet généralement une récupération plus rapide du patient et une réduction des risques associés aux soins.
Si l’objectif d’un développement du mode ambulatoire s’est affirmé au début des années 2000, la Cour a souligné dans son rapport sur la sécurité sociale de 2013 le manque d’impulsion donnée par les pouvoirs publics à l’essor de la chirurgie ambulatoire, malgré l’ampleur des économies qui pourraient en résulter pour l’assurance maladie. Par la suite, elle a fait valoir que le développement de la chirurgie ambulatoire, désormais engagé, s’accompagnait d’une substitution trop lente à l’hospitalisation conventionnelle avec nuitée
La notion plus large de « virage ambulatoire » comme ambition des politiques de santé n’a quant à elle que récemment émergé, à l’occasion des débats préparatoires à la stratégie nationale de santé en 2013, puis à la loi de modernisation de notre système de santé du 26 janvier 2016. Elle recouvre deux aspects distincts : d’une part, une réduction des hospitalisations conventionnelles au profit d’hospitalisations de jour ; d’autre part, la substitution de soins médicaux et paramédicaux en ville à des prises en charge réalisées à l’hôpital, soit parce que le séjour hospitalier a été évité, soit parce qu’il a été raccourci, mais accompagné d’un suivi organisé en ville. Dans tous les cas, les patients doivent bénéficier d’une qualité au moins égale de prise en charge.
Dans le cadre de la stratégie nationale de santé 2018-2022, les pouvoirs publics ont affirmé l’ambition de porter à 70 % en 2022 le taux de chirurgie ambulatoire et fixé un objectif de 55 % de séjours hospitaliers de médecine en ambulatoire à cette même échéance.
Dans le prolongement de ses précédents travaux, la Cour a examiné le développement des prises en charge ambulatoires à l’hôpital, ses incidences sur les capacités hospitalières et les dépenses d’assurance maladie, ainsi que les conditions à réunir pour faire du virage ambulatoire un outil de transformation de l’offre de soins en ville comme à l’hôpital.
Le virage ambulatoire est engagé à l’hôpital en chirurgie, mais encore trop peu en médecine ; il a un impact incertain sur les dépenses de santé. Pour devenir un réel levier de transformation du système de santé au bénéfice des patients, il appelle des actions de plus grande ampleur des pouvoirs publics pour réorganiser l’offre de soins médicaux, en ville comme à l’hôpital.
Sources : Cour des comptes
Traitements contre Ebola : premier essai contrôlé randomisé en République démocratique du Congo
Alors que l’épidémie d’Ebola sévit actuellement en République démocratique du Congo et particulièrement au Nord-Kivu et dans l’Ituri, le ministère de la santé de la République démocratique du Congo (RDC) a annoncé la mise en place d’un essai contrôlé randomisé afin d’évaluer l’efficacité et l’innocuité des médicaments utilisés dans le traitement des patients infectés par le virus Ebola dans le cadre d’une initiative de l’Organisation mondiale de la Santé.
Depuis le début de l’épidémie, 412 cas suspects ont été recensés dont 365 confirmés, d’après le ministère de la santé de la RDC.
« Alors que toute notre attention vise à mettre un terme à cette flambée, le lancement de l’essai contrôlé randomisé en RDC est une étape importante en vue de trouver un traitement contre le virus Ebola qui sauvera des vies», a déclaré le Directeur général de l’OMS.
L’essai actuel est coordonné par l’OMS, dirigé et parrainé par l’Institut national de recherche biomédicale (INRB) de la RDC, en partenariat avec le Ministère de la santé, le NIAID (National Institute of Allergy and Infectious Diseases et l’alliance ALIMA (Alliance for International Medical Action).
Source : OMS
Rapports / avis / articles d’intérêt :
- OMS: RDC: de nouvelles mesures et un partenariat solide renforcent l’efficacité de la riposte face à la maladie à virus Ebola // Remettre la lutte antipaludique sur les rails // L’OMS et l’UE s’engagent à collaborer pour accélérer les progrès dans le domaine de la santé
- OMS Europe: Retour sur la conférence mondiale sur les soins en santé primaires d’Astana (The Lancet, Vol. 392 – primary healh care) // Une simulation de rupture de confinement de poliovirus aide les pays à renforcer la sûreté et la sécurité face aux risques biologiques // S’attaquer au tabou de l’hygiène menstruelle dans la région européenne // Une conférence internationale pour insister sur l’importance de l’allaitement maternel // Un traitement efficace passe par un diagnostic précoce: 2 hommes vivant avec le VIH en Grèce font part de leur vécu // L’OMS et l’UE s’engagent à collaborer pour accélérer les progrès dans le domaine de la santé
- Santé publique France: Le diabète en France en 2016: état des lieux // Zones de circulation restreinte à Paris: quels bénéfices sanitaires attendus? // Consommation d’antibiotiques et antibiorésistance en France en 2017 // Attentats de 2015 en France: mesurer leur impact en santé publique pour mieux préparer la réponse
- Ministère des Solidatités et de la Santé : Lancement de la campagne contre la violence faite aux enfants //
- HAS: Doute sur l’impartialié de certains de ses experts: la HAS abroge sa recommandation // Événements indésirables graves associés aux soins: la déclaration individuelle pour un bénéfice collectif
- HCSP: Infections invasives à Kingella kingae. Gestion de cas groupés en collectivités d’enfants // Lyme et maladies transmissibles par les tiques: mise au point
- ANSM: L’ANSM et l’Université Paris Est Créteil proposent un DU « Surveillance des produits de santé « // Consommation d’antibiotiques et antibiorésistance en France en 2017 // L’ANSM lance une audition publique sur l’utilisation des implants mammaires
- DRESS: Pour financer la protection sociale, deux Français sur trois sont favorables à des prélèvements progressifs // Compte provisoire de la protection sociale: en 2017, le solde redevient positif // Comment les seniors financent-ils leur maison de retraite? Premiers résultats de l’enquête CARE-Institutions // L’Ehpad, dernier lieu de vie pour un quart des personnes décédées en France en 2015 // Les soins de suite et de réadaptation entre 2008 et 2016 – Forte progression de l’activité, en réponse au vieillissement de la population
- CNOM: Rapport de la commission d’évaluation des pratiques de refus de soins auprès du Cnom // Le RGPD vu par l’Ordre
Publications de journaux :
- Revue ‘Public Health’: Décembre 2018
- Revue ‘AJPH’: Décembre 2018
- Revue ‘Lancet Global Health’: Décembre 2018
- Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH): n°37 (6 novembre 2018) ; n°38-39 (13 novembre 2018) ; n°40-41 (27 novembre 2018)