Un rapport de l’Académie Nationale de Médecine publié en janvier 2020 soulignait le délaissement de ce champ par l’enseignement universitaire français, notamment du fait :
– de la rareté des données concernant les aides pour la recherche non industrielle et non médicamenteuse ;
– de mesures essentiellement en faveur de la recherche industrielle en pharmacologie ;
– d’un recul de la France en matière de publication dans le domaine de la recherche biomédicale.

Plusieurs causes peuvent être évoquées :
– forte concurrence internationale (Chine, pays d’Europe centrale)
– complexification et augmentation du coût des études (multiplicité des compétences et techniques à mettre en œuvre)
Ainsi que certains facteurs plus spécifiquement français :
– frein réglementaire
– part grandissante du soin dans les activités des médecins
– faible reconnaissance des co-investigateurs
– sous-indexation bibliométrique

Malgré les exigences réglementaires pour une formation graduelle des étudiants en médecine à l’investigation clinique, les unités d’enseignement ayant trait à la recherche sont souvent peu coordonnées et distanciées les unes des autres dans le temps ; en outre, parfois considérées comme facultatives par les étudiants qui se voient rarement comme investigateurs potentiels, partie prenante du système de santé. Il manquerait donc une vision globale à travers les premier et deuxième cycles des études médicales ?

Les aides mises en place pour l’encadrement des thèses par les DRCI (Délégation à la Recherche Clinique et à l’Innovation) sont considérées comme difficiles à identifier par les étudiants de troisième cycle, nécessitant de plus une anticipation dans la réalisation du projet.

L’Académie Nationale de Médecine propose pour améliorer la formation des étudiants à l’investigation clinique, cinq objectifs à atteindre :
– sensibiliser les étudiants et les encadrants à l’investigation clinique
– inciter tous les étudiants à l’investigation clinique
– développer l’investigation clinique hors des CHU
– réhabiliter et publier les thèses et mémoires
– réinsérer les UFR de médecine au sein du dispositif et donner une plus grande reconnaissance universitaire aux praticiens impliqués dans l’investigation clinique

Plus d’information sur ces objectifs et les recommandations qui les accompagnent sur le site internet de l’Académie Nationale de Médecine.