Dans les suites de l’avis sur la transformation du système de santé en 2018 [1], le Haut conseil pour l’avenir de l’assurance maladie (HCAAM) a inscrit à son programme de travail une réflexion sur le contenu à donner à une approche du système de santé centrée sur la population, l’usager et le patient, en raisonnant en termes de services à rendre et en appréhendant les dimensions aussi bien organisationnelles et qualitatives que financières, avec une attention particulière portée au champ de la santé mentale.
La transformation que propose le HCAAM suppose en effet de donner aux usagers la capacité d’être des acteurs du changement. Le Haut Conseil considère que l’inclusion réelle des usagers aux processus de prévention et de soins est non seulement une exigence pour répondre à leurs attentes et besoins, mais également une condition indispensable de l’amélioration de la pertinence des recours et de la qualité de notre système de santé. La santé mentale fait sans nul doute partie des champs pour lesquels les approches patients-centrées et partenariales sont les plus décisives pour assurer le succès thérapeutique et pour lesquels les marges de progrès pour une meilleure intégration du patient à la co-construction de sa prise en charge sanitaire et sociale sont importantes.
Dans ce cadre, le secrétariat général du HCAAM a confié à Magali COLDEFY, chercheure indépendante, géographe spécialiste de la santé mentale avec la contribution de Philippe MAUGIRON, médiateur de santé pair, la réalisation d’une étude et d’un rapport sur la qualification d’une approche population centrée et partenariale en santé mentale. La méthodologie de l’étude a inclus outre une analyse de la littérature française et internationale, l’audition d’usagers des services de santé mentale ainsi que l’analyse précise de dispositifs existants.
A partir de ce matériau très riche, le rapport propose des orientations et des méthodes pour une meilleure intégration de la population, des usagers et des patients dans la conception et le fonctionnement du système de santé, conçue comme moteur de transformation du système de santé :
- au niveau de la population générale : par une meilleure information sur la santé mentale, les troubles, les ressources existantes ;
- au niveau des personnes vivant avec un trouble psychique et leurs proches, pour favoriser leur autonomie et les impliquer comme partenaires des soins et accompagnements aux côtés des professionnels ;
- au niveau des producteurs de soins et d’accompagnement et de l’organisation des services, par une réorientation du modèle de soins et des services visant à soutenir l’autonomie et la participation des personnes et à assurer des services de qualité fondés sur des données probantes ;
- au niveau politique, de façon à véritablement co-construire une politique de santé mentale transversale, qui réponde aux besoins et attentes des personnes, tout en prenant en compte l’ensemble des domaines en lien avec la santé mentale ;
- au niveau de la recherche, de l’évaluation et de la formation afin d’assurer la qualité des réponses apportées aux personnes concernées.
En identifiant les pratiques et organisations efficaces pour une co-construction, ce rapport a vocation à alimenter les travaux du Haut Conseil sur le contenu à donner à une approche du système de santé centrée sur la population, l’usager et le patient. Il n’engage pas les membres du HCAAM.
Lien pour télécharger le rapport
[1] HCAAM, Contribution à la Stratégie de transformation de notre système de santé, Avis et rapport 2018.